On a fâché les fachos, LOL

Le mardi 7 janvier 2025, à l’annonce du décès de Jean-Marie Le Pen, plusieurs milliers de personnes se sont réunies dans une ambiance festive place de la République pour un “apéro géant”. Un peu de Mylène Farmer avec C’est une belle journée, un peu de raï, beaucoup de KONGOLESE SOUS BBL. Un peu de prosecco, un peu de feux d’artifice, et surtout une pluie de confettis (on en retrouve encore dans nos culottes).

Les slogans ont fusé de toutes parts : “One Two Three, bye bye Jean-Marie”, “Bonne année, bonne santé, Jean-Marie est décédé” et l’intemporel banger “La jeunesse emmerde le Front National”. Le rassemblement était jeune, impertinent et bon enfant.
Et non, ce n’est pas nous qui l’avons tué, ni même les abdos de Luigi Mangione.

La liesse et les réactions

La nouvelle a provoqué une explosion de joie sur les réseaux sociaux, des soutiens internationaux, un dessin amusé de Coco (survivante des attentats de Charlie Hebdo), et des encouragements de celles et ceux qui n’ont jamais pardonné à Jean-Marie Le Pen son racisme, son négationnisme, son homophobie, son sexisme, sa sérophobie, sa torture en Algérie, ses “points de détails”, son “Durafour crématoire”, ses “cela ne se voyait pas sur son nez qu'il était de confession juive”, ses “sidaïques”, ses “lépreux”, son “je vais te faire courir, rouquin, pédé”, ses “sidatoriums”, ou encore son “j'ai acheté une maison de campagne pour permettre à mes enfants, qui habitaient le XVe, de voir des vaches au lieu de voir des Arabes”. Sans oublier les “Tonton Dolphy” et tout le reste.

Caricature du 9 janvier 2025 (réseaux sociaux) © Coco

Mais il y a aussi eu des tentatives de minimisation et de réécriture de son histoire, relayées en boucle sur les plateaux télé et par les plus hautes sphères du système, y compris le gouvernement. Pas si antisystème que ça, le millionnaire Jean-Marie !
Une très vielle personne nous a dit que #LOUISXVI était en trending topic à la fin de la Révolution française, mais on se renseigne.
Plus sérieusement, la bourgeoisie et des journalistes mainstream offusquées ont préféré se demander : “Est-ce convenable de célébrer la mort de quelqu’un ?”, plutôt que de réfléchir aux raisons pour lesquelles des milliers de jeunes, d’Arabes, de LGBTI, de Juif·ves, de musulman·es, de femmes, ont ressenti le besoin de se rassembler spontanément à l’annonce de la nouvelle, dans plusieurs villes de France. Et notamment à République, là où, en 2002, nos parents et nos grandes sœurs avaient crié leur peur et leur dégoût face à cet héritier idéologique et financier de la Waffen-SS. Un héritage politique et financier aujourd’hui transmis à sa fille. Mais on parlera de la taxation des héritages plus tard.

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Les représailles fascistes

Les néofascistes en cravate, les crânes rasés et quelques retraités embrigadés ont passé les jours suivants à cibler les personnes présentes aux festivités : menaces de mort, de viol, homophobie, insultes, racisme, antisémitisme, sexisme, doxxing, cyberharcèlement, appels et mails anonymes, menaces sur les lieux de travail. Tout cela encouragé par les médias d’extrême droite et des députés RN, soutenus en sous-main par un ministre de l’Intérieur exigeant “retenue et dignité” pour le parrain des enfants de Dieudonné. Les mêmes qui (on n’oublie pas, on ne pardonne pas) blaguaient sur la mort de Nahel Merzouk et ont rendu son assassin millionnaire.
Nous étudions avec nos avocats la possibilité de poursuites judiciaires pour plusieurs cas. 

Place de la République le 07/01/2025 © Photo Modifiée

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L'héritage de l'humour et de l’impertinence

Aux Inverti·e·s, nous ne nous excuserons jamais pour notre humour et notre impertinence comme quand nous avons “réhomosexualisé” la passerelle Debilly souillée par des intégristes religieux après la cérémonie des JO. C’est l’héritage du militantisme homosexuel, y compris d’ACT UP, qui foutait une capote géante sur l'Obélisque, ou des militants qui dispersaient les cendres des morts du sida dans des lieux symboliques comme les assurances, les laboratoires pharmaceutiques ou encore la pelouse de la Maison-Blanche. Nous, nous nous sommes contenté·e·s de sortir des cotillons, du prosecco et de danser sur Aya Nakamura qui reprend Aznavour.
Et puis, nos grands-parents, y compris musulmans, qui tiraient sur les nazis pendant la guerre – et que l’on célèbre chaque année – doivent bien se marrer en voyant les outragés des plateaux télé.

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Ils ne sont pas très Charlie, ils sont très “cancel culture”.

Fidèles à leur amour de la “liberté d’expression”, les fachos ont signalé en masse le compte Instagram du collectif @inverti·e·s. Nous attendons de Meta France qu’ils fassent respecter les nouvelles exigences de leur patron milliardaire et qu’ils mettent fin à cette censure politique dans les plus brefs délais.

Comme disait Simone Veil : “Vous ne me faites pas peur. J'ai survécu à pire que vous. Vous êtes des SS au petit pied.”