LES INVERTI.E.S
COMMENT CA MARCHE ?
Nous n’avons pas reçu de recette magique pour tenir un collectif. Construire, organiser et animer un cadre de lutte nécessite de penser collectivement et de se réinventer. Ce guide donne une palette d’idées et de conseils qui nous permettent d’appliquer l’autogestion au quotidien. Ce guide vise à décrire les pratiques de notre collectif pour s’inventer, perdurer, prendre des décisions et s’animer pour la lutte révolutionnaire LGBTI. Cette organisation doit pouvoir construire l’autonomie des LGBTI et de notre camp social vis-à -vis du capitalisme que nous combattons. De fait, nous devons voir les Inverti.es comme un lieu de formation à l’autonomie politique, où nos actions, guidées par notre stratégie, inspirées par les luttes existantes, bâtissent les premières pierres d’une société où nous construisons notre unité.
C’est pourquoi l’autogestion est un principe fondamental. Elle est un outil organisationnel qui nous permet l’autonomie et l’égalité. Cela passe par une rotation des mandats. Il faut faire attention à ce que ce ne soit pas toujours les mêmes qui sont désignés pour des activités spécifiques, par exemple les femmes aux ménages. De plus, nous refusons le principe de hiérarchie. Cela ne suffit pas pour rétablir l’égalité, mais nous tenons à ce que toutes les décisions passent par la discussion avec l’ensemble des membres des Inverti.es.
RÉUNIONS PLÉNIÈRES : Notre fonctionnement autogestionnaire nous impose de prendre des décisions de manière collective et par conséquent, de se réunir pour prendre ces décisions et les faire appliquer.
Nos réunions plénières réunissent tous les membres des Inverti.es. C’est le collectif qui décide du lieu et du rythme des réunions. Chaque réunion commence habituellement par une petite formation sur un sujet d’actualité ou un débat politique.
A chaque réunion, nous mandatons des membres pour l’ordre du jour, la présidence, les tours de parole, le compte-rendu. L’ordre du jour est donné avant la réunion. De cette façon, tout le monde sait de quoi nous allons discuter. La présidence anime la réunion, veille à l’ordre du jour et minute la réunion. Les tours de parole empêchent les prises de paroles spontanées. Chacun.e lève sa main et parle à son tour. Les tours de paroles permettent également de privilégier les femmes ou des personnes parlant peu par rapport à celles et ceux qui parlent beaucoup. Le compte-rendu permet de laisser une trace de nos discussions, de qui s’occupe d’une tâche et de nos prises de décisions.
Nos discussions peuvent se clore par un vote. Chaque membre présent vote pour, contre ou abstention. La décision est prise à la majorité. S’il y a trop d’abstention, le point est reporté. Personne n’est obligé de prendre des tâches. Chacun.e milite selon ses disponibilités.
Parce qu’on est bavard.es, on a plusieurs canaux de discussions. Nous avons un discord avec plein de salons de discussions. Cela nous aide à répartir nos discussions dans des thématiques. Nous avons un groupe whatsapp pour communiquer plus facilement, un autre groupe whatsapp pour dire n’importe quoi et un signal pour kidnapper Lady Gaga et accélérer le cours de l’histoire afin de faire émerger la révolution communiste mondiale.
Pour appliquer les décisions prises en réunions nous avons des commissions thématiques. Ouvertes à tous les membres, elles permettent de dynamiser le travail. Il est impératif que toutes les décisions prises en commissions soient discutées au préalable en réunion. Elles ne sont pas autonomes au collectif, mais prolongent les décisions prises en réunions.
A ce jour, nous en avons 4 : trésorerie, formation/Accueil nouveaux.elles, matériel, réseaux sociaux et communication.
FORMATION ET ACCUEIL DES NOUVEAUX/NOUVELLES La formation est primordiale. Elle permet de rétablir une égalité entre les militant.es de longue date et les nouvelles arrivées, par la transmission des connaissances et des expériences. Cette commission s’occupe également de veiller à l’égalité nouveaux/nouvelles et ancien.es du collectif. Elle contacte les sympathisant.es intéressé.es pour nous rejoindre.
TRÉSORERIE Nous n’avons pas (encore) de sugar daddy qui finance toutes nos actions. Nous ne dépendons que de nous-mêmes. Nous vivons de l’auto-financement. Chaque militant.e paye une cotisation mensuelle. Le montant est fixé selon tes revenus et ce que tu peux donner. Parce que nous ne sommes pas très riches, nous gonflons la caisse par de l’argent récolté lors de nos apparitions. Pour être plus efficaces, nous avons quelques militant.es qui se dévouent à la tâche de trésorerie.
MATÉRIEL Ici, tu ne trouveras pas de butch qui fait des travaux. La commission matos s’occupe d’imprimer les stickers, les affiches, les tracts. Elle nous aide à faire nos drapeaux, nos banderoles, trouver un camion et une sono pour faire la teuf en manifestation.
RÉSEAUX ET COMMUNICATION Parce qu’on est famous sur les réseaux et de la jaquette, on adore les memes. La commission produit le contenu qu’on poste sur instagram, twitter etc. Elle répond aux messages privés et a des correspondances secrètes avec les stars de notre temps.