Loi Darmanin : En Marche... vers le fascisme!
Communiqué du collectif les inverti·e·s en réaction à la loi Darmanin. Nous appelons à la manifestation du 14 janvier 2024.
Ce mardi 19 décembre 2023, le Sénat puis l’Assemblée Nationale ont adopté le projet de loi sur l’immigration, porté par l’abject Darmanin. Le texte final, fruit d’un dialogue entre la droite sénatoriale et le gouvernement a été adoubé par le Rassemblement National qui salue une victoire idéologique. Mais cette victoire revendiquée est bien matérielle, ce texte va précariser directement les travailleur·se·s, les étudiant·e·s, les enfants migrant·e·s sur fond de justifications racistes toujours plus assumées. Rappelons les mesures importantes qui ont fait jouir si vite le trouple Macron-Le Pen-Ciotti :
- La fin du droit du sol
- Le rétablissement du délit de séjour irrégulier
- La déchéance de nationalité encensée
- Le durcissement du regroupement familial
- Le conditionnement des prestations sociales
- Remise en cause du titre de séjour étudiant
- Un débat annuel sur les quotas migratoires
- Restrictions d’accès au titre de séjour “étranger malade”
- Réforme de l’Aide Médicale d’Etat dès 2024
Le conditionnement des prestations sociales induit une préférence nationale. Leur versement n’est plus relatif au travail, mais à la nationalité. C’est donc le premier texte qui inscrit dans la loi cette préférence que les Le Pen, Zemmour et autres réclament depuis des années. Pourtant, c’est bien Macron qui a été élu en 2017, puis en 2022 face à Le Pen; c’est bien lui qui prétendait combattre ses idées; c’est bien le camp macroniste qui à longueur de temps répète jusqu’à en baver sur ses notes que la gauche s’est exclue du champ républicain; c’est bien Elisabeth Borne qui déclarait le RN héritier de Vichy. On ne saurait faire la part des choses entre un odieux chantage au vote, une dérive vers le camp lepéniste ou une compatibilité présente depuis les origines. Ce texte marque un cap dans la politique du gouvernement, qu’on a vu sûrement se mettre en place dans les dernières années : un État autoritaire, de plus en plus raciste et qui nous emmène tout droit vers le fascisme.
En un an sont passées les lois de la réforme des retraites, celle de la réforme de l’assurance chômage et enfin celle sur l’immigration. Ces attaques inédites sur les droits des travailleur·se·s et des migrant·e·s sont d’une ampleur inégalée. Jamais n’auraient pu passer de tels textes sans le travail de sape, de délitement démocratique, de fascisation du discours et des consciences qu’ont favorisé les Sarkozy, Hollande, Macron au service du capitalisme qui fait défiler ses chiens de gardes dans les médias qu’il se paie.
En tant que TPG nous sommes directement concerné·e·s. D’abord, les TPG obligé·e·s de fuir leur pays de naissance seront encore plus précarisé·e·s par cette loi, qui ne va contribuer qu’à renforcer les difficultés qu’ils et elles rencontrent. L’homosexualité est encore punie par la loi dans 69 pays dans le monde, et passible de peine de mort dans 11 pays parmi lesquels les Émirats arabes unis, le Qatar ou l’Arabie Saoudite que Macron aime tant flatter. La réforme de l'AME sera également un coup contre la lutte contre le VIH/Sida alors que les étranger·e·s représentent plus de la moitié des nouvelles contaminations en France.
Ensuite, parce que la structuration de l’extrême droite s’est renforcée au moment du Pacs, du mariage pour tou·te·s et de la PMA. C’est à ce moment là que les premières digues médiatiques ont sautées et qu’on a autorisé la parole homophobe, transphobe, sexiste à s’exprimer au nom de la pluralité des opinions et de la liberté d’expression. Celles et ceux qui ont amené une telle loi immigration étaient dans les “manifs pour tous”. Les moments du mariage pour tou·te·s, de la réforme des retraites, de la guerre en Palestine sont autant d’exemples dans lesquels le système médiatique n’a fait que donner toute la place au pouvoir dominant pour s’exprimer. Les médias se font complices sinon véhicules idéologiques principaux du système capitaliste.
La leçon à tirer de ces constats est claire : c’est eux contre nous. Le Capitalisme se reproduit dans un curieux équilibre entre conservatisme et absorption des critiques qui lui sont faites. Un équilibre entre fascisme et libéralisme. Ce que nous montre ce projet de loi Immigration c’est qu’il y a toujours eu, et qu’il y aura toujours in fine, deux camps : le capital et le travail. Aujourd’hui, jamais le danger du tournant fasciste n’aura été aussi clair. Et c’est au mouvement ouvrier dans son ensemble et dans toutes ses composantes de le prendre au sérieux pour le faire reculer.
En tant que TPG communistes, nous sommes convaincu·e·s qu’un autre système est non seulement possible mais qu’il est plus que jamais nécessaire. Un monde égalitaire sans frontières et débarrassé de l’exploitation et de nos oppressions, briques sur lesquelles s’appuie le système capitaliste.
Nous refusons le fatalisme et la pensée qui voudrait que parce que la loi est passée nous devrions l’accepter. Les mobilisations pour une autre retraite, comme les mobilisations massives de solidarité avec la Palestine, nous montrent plus que jamais que la construction d’une solidarité entre tou·te·s est à l’ordre du jour.
Nous n’avons rien à attendre de l’Assemblée. Alors que les droits les plus fondamentaux sont remis en question sous les applaudissements de la majorité, il est vital de s’organiser et de résister. Le seul avenir décent c’est la lutte.
Nous devons construire ensemble un mouvement antifasciste, anti-impérialiste et anti-capitaliste solidaire entre les peuples qui nous permettra de retrouver un rapport de force entre les travailleur·euse·s et celleux qui les oppriment et les exploitent.
Nous nous associons à toutes les initiatives pour contrer cette loi, dont la manifestation du 14 janvier 2024 à l'initiative de la CGT.
Plus que jamais nous les TPG serons du camp de la résistance !
Les inverti·e·s le 24 décembre 2023