Contre le Gouvernement Barnier : Unissons-nous et réarmons l'ensemble du mouvement social

En tant que militant·e·s LGBTI, nous martelons depuis longtemps que nos luttes ne sont pas anecdotiques

Nos luttes ne sont pas un simple à côté des luttes fondamentales. Bien au contraire : nos droits et nos vies sont parmi les cibles principales de l’offensive réactionnaire et fascisante que nous vivons actuellement. Face à nous, la droite s’organise, se structure. En 2013, la “manif pour tous” a constitué un véritable “mai 68” réactionnaire, en permettant la constitution d’un arc réactionnaire qui s’affirme aujourd’hui dans la politique institutionnelle.

Ainsi, le gouvernement Barnier qui vient d’être annoncé concrétise la constitution d’un bloc bourgeois allant des libéraux jusqu’à l’extrême-droite. Son rôle sera de durcir les politiques autoritaires, racistes et anti-migrant·e·s.
Ce gouvernement prend ses racines directement dans la manif pour tous, et cela n’a rien d’anodin.

---

Entre racisme décomplexé, transphobie, homophobie, et volonté de détruire le service public, Michel Barnier a composé une véritable galerie des horreurs

Bien sûr, il y a le digne successeur de Gérald Darmanin, Bruno Retailleau, ardent défenseur de la Manif pour tous qui fustige depuis plusieurs années la “décivilisation” et les “français de papier”. Citons également Laurence Garnier, dont la carrière aligne parfaitement les prises de position réactionnaires : opposition au mariage pour tous bien sûr, mais aussi à la constitutionnalisation de l’IVG, à l’interdiction des thérapies de conversation, et même à une campagne de prévention du VIH mettant en scène un couple gay. À l’économie enfin, le jeune cadre dynamique Antoine Armand a déclaré que “son travail est de faciliter la tâche des entreprises”.

Que les capitalistes se rassurent, le gouvernement Barnier ne mettra aucun obstacle à leur exploitation des travailleur·euse·s et de la nature.

---

Les quelques garanties réclamées par Attal, concernant l’IVG, la PMA et le mariage n’ont rien de rassurant

C’est au contraire la preuve que nos droits fondamentaux sont plus en danger que jamais, alors qu’il est vital de les consolider et d’en conquérir de nouveaux.

Avec cette nouvelle équipe, les personnes trans et intersexes semblent particulièrement menacées. Comment ne pas être inquiet·e·s quand plusieurs ministres ont cosigné et/ou voté la loi visant à interdire les transitions pour les mineurs trans ?
Avec un tel gouvernement, nous craignons que cette proposition de loi fasse son grand retour à l’agenda législatif, ou pire, que les autres propositions infectes issues du rapport parlementaire de cette loi soient également adoptées.

---

Cependant, la législation qui nous concerne directement n’est pas notre seule source d’inquiétude

Les reculs dans nos droits et libertés peuvent émaner de tous les recoins de l’action publique. Par exemple, un budget austéritaire impacterait négativement sur la capacité de l’inspection du travail de lutter efficacement contre les discriminations homophobes et transphobes au travail. Or ces discriminations ont un impact direct sur la vie des LGBTI comme on le rappelait pendant la réforme des retraites.

Il est également nécessaire d’évoquer l’Aide Médicale d’État (AME), dont la suppression n’est selon Barnier “pas un tabou”, alors même que cette dernière a un rôle crucial dans la lutte contre le VIH/SIDA.

Cela nous rappelle que la lutte des migrant·e·s pour un accès à la santé et un accueil digne est consubstantielle de la lutte contre le VIH/SIDA, et même de l’ensemble des luttes LGBTI.

---

Au-delà même des politiques que pourra mener ce gouvernement, nous faisons aussi le constat que le climat de crise politique et de montée du fascisme favorise une recrudescence d’agressions LGBTI-phobes et racistes

Les exemples sont légions, notamment la récente agression dans le Tarn de Paul, 17 ans.

Nous nous trouvons face à une équipe réactionnaire et ultra-libérale déterminée, à la tête d’un État ouvertement autoritaire et à une société où les affects LGBTI-phobes et racistes ont de moins en moins de mal à s’exprimer. Il est donc plus que nécessaire de réarmer l’ensemble du mouvement social.

---

Dans cette optique, nous serons le week-end prochain (28-29 septembre) au week-end organisé par la marche des solidarités

Cela afin de préparer une riposte qui parte de la base. Car pour combattre le fascisme, il nous paraît essentiel que cela se fasse à partir de ses premières cibles.

---

Pour cela nous appelons sans retenue à la grève et aux manifestations du 1er octobre

Nous appelons également à ce que tout soit fait pour étendre et généraliser cette date.

---